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Macron redonne son cap européen

Le président souhaite redonner une place stratégique à l'agriculture.

À la Sorbonne, le président de la République a donné ses grandes orientations pour l’Union européenne, notamment son agriculture.

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C’était attendu à quelques encablures des élections européennes de juin prochain, le président de la République Emmanuel Macron a prononcé un discours à la Sorbonne le 25 avril 2024 sur sa vision pour l’Union européenne. Après un large chapitre consacré à la défense et à l’industrie, il a redonné son ambition pour l’agriculture, sur fond de souveraineté alimentaire.

« L’Europe est clé en matière agricole parce que là aussi c’est un sujet de politique industrielle et de souveraineté, s’est-il exclamé. Qui serait assez fou pour déléguer son alimentation ? Nous n’avons pas le droit de laisser s’installer des dépendances alimentaires. »

Une colère qui n’est pas contre l’Europe

Devant des représentants de la Commission européenne et son gouvernement, Emmanuel Macron en a profité pour redonner sa lecture des évènements qui ont secoué le monde agricole en ce début d’année. « La colère de nos agriculteurs n’a pas été contre l’Europe. Ils le savent ô combien. En particulier en France, c’est près de 10 milliards d’euros qui vont vers notre agriculture. Cette colère, c’était contre la surrèglementation, la complexité, les normes aberrantes, ou la mauvaise application du droit européen et français », a-t-il analysé. Non sans vanter son bilan de la gestion de la crise.

Accompagner les transitions

« Il y a eu un très gros effort fait par le Premier ministre et les ministres pour bâtir une feuille de route, déjà appliquée aux trois quarts, de simplification et d’accompagnement », estime le chef de l’État français. Sans totalement abandonner les changements en cours. « On a besoin pour notre agriculture comme pour notre pêche, d’accompagner les transitions de manière durable, le changement des pratiques, la sortie des phytosanitaires partout où il y a des solutions technologiques », a-t-il ajouté.

Un changement de paradigme pour le commerce

Sur les accords de libre-échange encore discutés en ce moment, il s’est voulu ferme. « Il est insensé que l’agriculture soit à chaque fois la variable d’ajustement des contrats commerciaux ! » a-t-il plaidé.

Pour le président de la République, il faut s’attaquer aux « pratiques déloyales » au sein de l’Union européenne, mais aussi en dehors avec « une vraie force douanière européenne pour s’assurer que les produits que l’on importe aient les mêmes règles de production que nous lorsque c’est imposé », a-t-il proposé.

La « concurrence loyale »

Emmanuel Macron a aussi redit tout le bien qu’il pensait de l’accord avec le Canada dit Ceta, grâce aux « clauses miroirs » qui y ont été ajoutées. Il souhaite donc un changement de paradigme.

« Nous ne sommes pas pour la fermeture, a-t-il réaffirmé. Elle serait décroissante pour les agriculteurs européens. Nous sommes pour la concurrence loyale. Si un bien ne respecte pas les normes clés, il ne doit pas pouvoir entrer sur le sol de l’Union comme si de rien n’était. »

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